12.10.09

Catabase


Orphée : Tu sais à quoi je pense. Tu sais ce que je suis en train de me dire. Tu sais aussi que je n'ai pas envie de penser cela. Tu le penses aussi. Il y a eu ces quelques minutes plus délicieuses qu'avant, où j'ai réalisé ma vanité et où ma tête a raisonné de ces magnifiques dissonances qui amènent la mort jusque dans mes os. Ces vagues mouvements de ta peau me laissaient penser que toi même tu l'entendais. C'était avant que nos regards se croisent.

  


  


  
  


  


 

 




  


 

Eurydice : C'est qu'il fait si moite. J'ai peur de retrouver ce rôle où je ne suis qu'une femme, où tout m'empêche de m'envoler. Et puis je ne peux plus. Tout ça, ça vient d'ici.

Orphée : J'avais toujours pensé que ça serait la musique qui me perdrait. Tu comprends, je n'ai jamais réussi à déterminer jusqu'à quel point elle m'était extérieure. Et puis, au final, elle n'avait qu'une vague emprise, si faible que j'ai pu en faire ce que je voulais.

Eurydice : Tu as l'air si peu vivant.

Orphée : A l'issue de tout ça, on va sauvagement m'assassiner. Je suscite déjà une haine qui ne me fera même pas souffrir.

Eurydice : Pourquoi dis-tu "déjà" ?

Orphée : Alors que ce voyage est plus extraordinaire que ce qu'ils ont exprimé!

Orphée n'écoute plus.

Orphée : Il faut maintenant que la musique l'exprime.

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